Je fixe le gyrophare bleu dans la nuit grise. Il pleut. Je ne vois de la route que le défilement des bandes blanches où s’accroche le pneu droit de ma voiture comme à une ligne de vie. Leur discontinuité bat dans mon œil au rythme du cœur embarqué sur la civière. Tout est vide. L’autoroute. Le parking. La salle d’attente. Les couloirs. Mes poches. Mes yeux. Mes pensées.
Le passé et le présent sont pétrifiés, il n’y a plus rien devant moi, que l’espace de l’attente, son corps allongé derrière une vitre, dans le silence, et une houle d’angoisse comme seul futur.